La NASA part à la chasse aux ovnis, ces phénomènes aériens non identifiés

Après des tentatives du renseignement américain, puis du Pentagone, c’est au tour de la NASA de se pencher sur les ovnis, ces objets se déplaçant par exemple anormalement ou très rapidement dans notre atmosphère, et qui ne s’expliquent pas par l’état actuel de nos connaissances. L’agence spatiale américaine a annoncé jeudi 9 juin le lancement à l’automne d’une enquête sur ces phénomènes aériens non identifiés.

Il n’y a aucune preuve que ces phénomènes aient une origine extraterrestre, a souligné la Nasa d’emblée. Mais « Si quelqu’un me demandait si je pense qu’il existe des preuves irréfutables de la vie intelligente dans l’un de ces phénomènes, je donnerais une réponse parfaitement acceptable pour un scientifique, c’est-à-dire que je ne sais pas », a déclaré lors d’une conférence de presse Thomas Zurbuchen, administrateur associé à l’agence spatiale. Pourtant, le sujet est on ne peut plus important, car il concerne à la fois la sécurité nationale et celle du trafic aérien, a fait valoir l’agence américaine.

Un rapport sur les ovnis qui sera rendu public

L’étude sera menée par d’éminents scientifiques et experts aéronautiques. Prévu pour démarrer au début de l’automne, il devrait durer neuf mois et déboucher sur un rapport rendu public. Trois objectifs sont annoncés : rassembler les données qui existent déjà, déterminer ce qui manque et comment les collecter au mieux, et décider avec quels outils les analyser à l’avenir. Le budget alloué ne doit pas dépasser 100 000 $.

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« Nous avons maintenant une compilation très limitée de ces observations »a déclaré lors de la même conférence de presse David Spergel, astrophysicien placé à la tête de ces travaux. « Il est difficile de tirer des conclusions. » Pourtant, des montagnes de données existent bel et bien, selon les experts de la NASA, qui souhaitent les collecter auprès des gouvernements, des entreprises privées, des associations ou encore des particuliers.

L’idée est de déstigmatiser le sujet. « Un des résultats de cette étude pour moi serait de faire comprendre à tout le monde (…) que la démarche scientifique est valable pour traiter tous les problèmes, y compris celui-ci »a lancé Thomas Zurbuchen, qui dit avoir lui-même décidé d’ouvrir cette enquête.

Une enquête sans a priori

En juin 2021, les services de renseignement américains ont affirmé dans un rapport tant attendu qu’il n’y avait aucune preuve de l’existence d’extraterrestres, tout en reconnaissant que des dizaines de phénomènes observés par des pilotes militaires ne pouvaient être expliqués.

Et en mai 2022, pour la première fois en plus de 50 ans, le Congrès américain a tenu une audition publique à ce sujet. Selon le Pentagone, un nombre croissant d’objets non identifiés ont été signalés dans le ciel au cours des 20 dernières années. Ils suscitent inévitablement les spéculations les plus folles.

« Je pense que de nouveaux mécanismes scientifiques seront découverts »jugeait pour sa part Thomas Zurbuchen. « Il y a eu de nombreux cas où quelque chose qui semblait presque magique s’est avéré être un nouvel effet scientifique. » « Ne sous-estimez jamais ce dont la nature est capable », il ajouta. Les experts ont assuré se lancer dans ce projet sans idées préconçues.

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Mais pour David Spergel, les ovnis regroupent probablement différents phénomènes, qui ne peuvent être placés sous une explication unique. L’étude peut ne pas éclairer immédiatement de nombreux aspects, a-t-il concédé, mais devrait plutôt fournir une feuille de route pour progresser vers cet objectif à l’avenir.

La première fois que la NASA examine la vie extraterrestre sur Terre

La NASA recherche déjà la vie extraterrestre dans l’espace, par exemple en recherchant des traces de vie ancienne sous forme microbienne sur Mars, ou des technosignatures d’autres planètes (signaux démontrant la présence de technologies).

Mais c’est la première fois que l’agence spatiale américaine envisage sérieusement cette possibilité sur Terre. « Je ne pense pas que quiconque ait jamais regardé systématiquement les phénomènes aériens non identifiés dans le passé », a indiqué jeudi 9 juin Daniel Evans, chargé de coordonner l’étude pour l’agence spatiale. Mais « Au fil des décennies, la NASA a répondu à l’appel pour s’attaquer à certains des mystères les plus déroutants que nous connaissions, et ce n’est pas différent ».

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