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Le gouvernement français a lancé un système d’alerte pour avertir toute personne disposant d’un téléphone portable en cas d’urgence.
Une notification plein écran, accompagnée d’un son strident appelé FR-Alert, a été déployée par les autorités françaises pour émettre un avertissement à toute personne dans le pays possédant un smartphone.
Sur les téléphones conventionnels, une notification par SMS est reçue.
Plusieurs expérimentations ont été menées à travers la France ces derniers mois, les exercices – qui ont parfois surpris les habitants des communes qui participaient aux tests – consistant, dans un cas, à alerter la population d’une fuite d’un site pétrochimique.
Selon le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, FR-Alert sera pleinement opérationnel pour une utilisation en situation d’urgence réelle d’ici la fin du mois.
Les alertes couvriront plusieurs types d’urgences : catastrophes naturelles, accidents industriels, chimiques ou nucléaires, accidents routiers graves ou attentats terroristes.
Avantage technologique
L’avantage du système FR-Alert est qu’il cible une zone de population précise, pour prévenir les personnes en danger immédiat.
Les messages seront principalement utilisés pour préciser la nature et le lieu de l’urgence, ainsi que des instructions sur ce qu’il faut faire.
Les avertissements sont envoyés à l’aide d’une technologie appelée « diffusion cellulaire » et basée sur un canal de diffusion dédié.
Cela signifie que les notifications ne risquent pas d’être ralenties en cas d’encombrement du réseau mobile, contrairement aux simples SMS.
Le gouvernement français a assuré qu’aucune donnée personnelle ou de géolocalisation ne sera collectée par les autorités lors de la diffusion.
Les notifications apparaîtront sur tous les smartphones compatibles 4G ou 5G, même s’ils sont verrouillés.
Cependant, les mobiles éteints ou en mode avion ne sont pas joignables.
Obligation européenne
L’utilisation des réseaux mobiles et des fonctions intégrées aux smartphones permet de toucher une grande partie de la population, sans nécessiter l’installation d’une application spécifique.
C’est un avantage non négligeable, après l’échec de l’application SAIP, lancée par le gouvernement après les attentats de 2015, qui n’a été installée que par une poignée de Français.
L’application avait également été critiquée pour son inefficacité.
Lors de l’attentat de Nice le 14 juillet 2016, elle n’a alerté que quelques heures après le drame.
Le système FR-Alert est loin d’être nouveau. Il est utilisé depuis 15 ans au Japon, depuis 13 ans au Sri Lanka et depuis une décennie aux États-Unis.
D’autres pays comme le Canada, le Pérou, le Chili et la Nouvelle-Zélande l’utilisent également.
Cependant, en raison de son coût élevé – plusieurs dizaines de millions d’euros – la technologie a longtemps été rejetée par la France.
Le déploiement de FR-Alert s’inscrit dans une directive européenne datant de 2018, qui oblige tous les pays de l’UE à déployer cette technologie au plus tard le 21 juin 2022.
Selon le ministère de l’Intérieur : « Tous les tests seront terminés d’ici le 28 juin. Nous travaillons actuellement à la sensibilisation de la population et des préfectures à ce sujet. »
rfi En2Fr