La « Bills Mafia » du Québec en feu

ORCHARD PARK, NY | Le chapitre québécois de la « Bills Mafia » était bien en vue près du stade Highmark avant le match éliminatoire des Bills contre les Dolphins. Après tout, c’est loin d’être un crime de vivre enfin la frénésie d’un match éliminatoire à Buffalo.
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Les supporters québécois des Bills ont vécu, après la période faste des années 1990, une longue traversée du désert avec 17 ans sans participation aux séries éliminatoires. En 2017, l’équipe a finalement mis fin au calvaire, mais le match n’était pas à domicile. Le scénario s’est répété en 2019.
En 2020 et 2021, les Bills ont disputé trois matchs éliminatoires à Buffalo, mais les mesures sanitaires entourant la COVID ont empêché les Québécois de traverser la frontière pour encourager leurs favoris.
Pour les partisans de la première heure, c’était donc jour de délivrance, le dimanche. Véritable légende au sein de la « Bills Mafia » du Québec, Bob Genest a respiré le bonheur lors du tailgate matinal sur la rue Abbott, où il a planté le drapeau québécois pendant 33 ans avant chaque match local.
« Je suis fan depuis 1989 et le dernier match éliminatoire que j’ai disputé à Buffalo remonte à 1996. Il y a de l’émotion, c’est sûr. Depuis toutes ces années que je viens à Buffalo, les Bills sont comme ma famille. C’est une grande partie de ma vie », a-t-il déclaré.
longue tradition
M. Genest détient 72 abonnements de saison qu’il revend à chaque match des Bills à Buffalo aux passionnés de toute la province.
« La demande est assez forte. Vendre est plus facile lorsque vous avez un bon club », a-t-il déclaré avec un sourire narquois.
« La meilleure chose à propos de tout cela, c’est qu’il y a longtemps, je venais ici avec des gens qui amenaient leurs enfants. Aujourd’hui, ces enfants sont devenus des supporters qui à leur tour amènent leurs enfants.
Un premier
Alain Poissant accompagne Bob Genest dans cette adulation des Bills depuis 13 ans. Il a donc vécu une première en playoffs à Buffalo. Difficile de fermer l’oeil devant un tel moment.
« Je n’arrivais pas à dormir à 4 h 10. J’avais mes abonnements depuis 13 ans et j’attendais ce jour.
« Certaines personnes pensent que je suis fou, mais ils vont se cacher dans les bois pour les week-ends de chasse. Moi, mon déplacement c’est pour prendre ma voiture et venir voir mon équipe », a-t-il déclaré, accompagné de sa femme Julie pour tous ces rendez-vous au stade.
Un optimisme prudent
Luc Courchesne en est un autre qui, à force de vivre l’expérience des avant-matchs endiablés de Buffalo, s’est évangélisé depuis maintenant huit ans.
« J’ai pris le coup même si je connaissais quelques quarterbacks qui n’étaient pas très bons ! L’atmosphère ici est incroyable. C’est une vraie fraternité. La Bills Mafia n’est pas un mythe », a-t-il déclaré.
Quant à savoir si les projets de loi iront enfin jusqu’au bout, la prudence reste de mise.
« À l’époque où nous sommes allés quatre saisons consécutives au Super Bowl, c’était toujours censé être notre année. Maintenant, je vais un match à la fois … mais avec Josh Allen, nous sommes en affaires », Bob Genest peut ‘ t aider à glisser.
Une ville avide de championnat
ORCHARD PARK, NY | La ville de Buffalo bourdonne définitivement avec les Bills et ne s’est pas sentie aussi proche d’un championnat depuis longtemps.
John Wawrow, un Canadien de Windsor qui vit à Buffalo depuis 23 ans, le sait. Reporter chargé de couvrir les Bills pour l’Associated Press, il a vécu de première main les déboires sportifs de sa ville d’adoption au fil des ans.
« Aux Etats-Unis, il n’y a que trois raisons pour lesquelles Buffalo est parfois d’intérêt national : les tempêtes de neige, les ailes de poulet et les Bills », a-t-il résumé lors d’une interview.
« Cela me rappelle de nombreuses villes canadiennes qui cherchent à être reconnues. Il y a un certain complexe d’infériorité et le meilleur moyen d’être reconnu passe souvent par le sport », poursuit-il.
Toujours en attente
John Wawrow est arrivé alors que les Sabres perdaient une finale controversée de la Coupe Stanley au printemps 1999. Au même moment, les Bills entamaient un déclin sans fin.
L’image a beaucoup changé.
«Une sécheresse de 17 ans sans séries éliminatoires est une longue période pour des fans fidèles comme Buffalo. Même en cas de défaite, les gens venaient au stade, mais depuis quelques années, c’est vraiment redevenu cool d’être fan des Bills », a-t-il expliqué.
L’équipe canadienne
Selon Wawrow, 15 à 20 % des détenteurs d’abonnements Bills sont des Canadiens, selon les données les plus récentes qu’il a obtenues.
« Si les Bills gagnent le Super Bowl, ce sera une euphorie sans fin à une échelle que je peux à peine imaginer. Ce serait une grande fête transfrontalière, car pour de nombreux Canadiens de l’Est du pays, les Bills sont aussi leur équipe.
Même si son poste de journaliste affecté au quotidien Bills lui impose un devoir de réserve, Wawrow ne cache pas que les Bills sont un baume pour tout ce qu’a traversé Buffalo ces derniers mois.
«Depuis le printemps, il y a eu des tueries raciales ici, puis des tempêtes inimaginables qui ont fait plusieurs morts. L’incident de Damar Hamlin a également touché des personnes. On finit par se dire que ce serait cool s’il arrivait quelque chose de bien.
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