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Kim Jong-un assure à Vladimir Poutine que Moscou remportera une « grande victoire » sur ses ennemis


Le président russe et le dirigeant nord-coréen se sont rencontrés mercredi au cosmodrome de Vostochny, dans l’est de la Russie. Après leur tête-à-tête, Kim Jong-un a estimé que ce sommet avec Vladimir Poutine serait « un tremplin pour des relations bilatérales plus étroites » et que son pays serait « toujours avec la Russie ».

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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a assuré mercredi 13 septembre au président russe Vladimir Poutine que Moscou remporterait une « grande victoire » sur ses ennemis, lors d’une visite exceptionnelle en Russie organisée pour renforcer leurs liens, notamment militaires.

Toutefois, rien n’a été officiellement communiqué à ce stade concernant un éventuel accord de livraisons de matériel militaire à la Russie afin de soutenir son offensive en Ukraine, comme l’évoque Washington.

Après l’arrivée de Kim Jong-un en Russie à bord de son train blindé, les deux dirigeants se sont serré la main et ont visité les installations du cosmodrome de Vostochny, dans l’Extrême-Orient russe.

Sur cette photo publiée par l’agence Spoutnik, le président russe Vladimir Poutine (à droite) serre la main du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un (à gauche) lors de leur rencontre au cosmodrome de Vostochny, le 13 septembre 2023. © Mikhail Metzel, piscine, AFP

Sur cette photo publiée par l'agence Spoutnik, le président russe Vladimir Poutine (au centre à gauche) et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un (au centre à droite) visitent le cosmodrome de Vostochny, le 13 septembre 2023.

Sur cette photo publiée par l’agence Spoutnik, le président russe Vladimir Poutine (au centre à gauche) et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un (au centre à droite) visitent le cosmodrome de Vostochny, le 13 septembre 2023. © Mikhail Metzel, piscine, AFP

Ils ont eu environ deux heures de discussions formelles avec leurs délégations et en tête-à-tête, puis ont assisté à un déjeuner en l’honneur du dirigeant nord-coréen.

« Nous sommes convaincus que l’armée et le peuple russes remporteront certainement une grande victoire dans la lutte sacrée pour punir le rassemblement du mal qui revendique l’hégémonie », a déclaré Kim Jong-un au dirigeant du Kremlin, selon la traduction officielle de la télévision russe. Il a également salué l’armée russe « héroïque », engagée depuis plus d’un an et demi dans une offensive en Ukraine.

Face au dirigeant nord-coréen, Vladimir Poutine a trinqué au « futur renforcement de la coopération » avec Pyongyang, sur un ton solennel, un verre à la main, debout derrière une longue table, entouré de hauts responsables russes et nord-coréens.

Selon le président russe, Kim Jong-un assistera à une manifestation de la marine russe dans le Pacifique à Vladivostok et visitera des usines d’équipements aéronautiques « civils et militaires » en Extrême-Orient.

Vladimir Poutine a dit voir des « perspectives » de coopération militaire avec la Corée du Nord, malgré les sanctions internationales visant déjà Pyongyang, très isolée, en raison de ses programmes nucléaires et de missiles en développement. « La Russie respecte toutes ces restrictions. Mais il y a des choses dont nous pouvons certainement parler, nous en discutons (…). Et il y a aussi des perspectives », a-t-il déclaré à la télévision d’Etat russe.

« Nous serons toujours avec la Russie »

Il s’agit de la première rencontre des deux dirigeants depuis un précédent voyage de Kim Jong-un à Vladivostok en 2019. Washington craint qu’il ne facilite la livraison d’armes nord-coréennes à Moscou pour ses opérations militaires en Ukraine.

Le dirigeant nord-coréen a qualifié ce sommet avec Vladimir Poutine de « tremplin » dans le renforcement des relations russo-nord-coréennes et a affirmé qu’il ferait des liens avec la Russie la « priorité absolue » de sa diplomatie. « Je profite de cette occasion pour affirmer que nous serons toujours aux côtés de la Russie », a-t-il insisté.

Les ministres russes de la Défense, Sergueï Choïgou, et des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ont pris part aux discussions, ainsi que celui de l’Industrie, Denis Manturov.

Une porte-parole de la diplomatie chinoise a de son côté affirmé mercredi que ce sommet concernait uniquement « les relations entre ces deux pays ». Pékin reste le principal soutien politique et économique de Pyongyang.

En quittant la capitale nord-coréenne dimanche soir, Kim Jong-un est arrivé au cosmodrome avec de hauts responsables militaires, suggérant la direction de son voyage. Il effectue son premier voyage à l’étranger depuis le début de la pandémie de Covid-19.

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Alors que Kim Jong-un est en Russie, la Corée du Nord a tiré mercredi « un missile balistique non identifié vers la mer de l’Est », ont indiqué les chefs d’état-major interarmées de Séoul, utilisant le nom coréen de la mer du Japon. Tokyo a discuté du lancement de deux missiles balistiques.

L’intérêt de Pyongyang pour les technologies russes

Le choix du cosmodrome pour tenir cette rencontre est symbolique. Mercredi, Vladimir Poutine a évoqué la possibilité que la Russie aide la Corée du Nord à construire des satellites, après que Pyongyang a récemment échoué à deux reprises à mettre en orbite un satellite espion militaire.

« C’est pourquoi nous sommes venus ici. Le dirigeant nord-coréen montre un grand intérêt pour la technologie des fusées. Ils tentent de développer leur programme spatial », a déclaré Vladimir Poutine, selon les agences de presse russes.

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An Chan-il, un transfuge devenu chercheur qui dirige l’Institut mondial d’études sur la Corée du Nord, a déclaré à l’AFP que Moscou s’intéresse aux stocks d’obus d’artillerie nord-coréens, tandis que Pyongyang cherche à moderniser son équipement de l’ère soviétique, notamment pour son armée de l’air et sa marine.

« Si les lance-roquettes multiples et autres obus d’artillerie nord-coréens étaient fournis à la Russie en grandes quantités, cela pourrait avoir un impact significatif sur la guerre en Ukraine », a-t-il ajouté.

La semaine dernière, la Maison Blanche a averti que la Corée du Nord « paierait le prix » si elle fournissait à la Russie des armes pour le conflit en Ukraine.

Avec l’AFP


France 24 Europe

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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