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Nouvelles locales

« Je rêve d’un accès facile à la culture pour tous »

Qu’est-ce qui te fait te lever le matin ?

Ma curiosité, qui est constamment stimulée. D’un point de vue personnel, je découvre et j’apprends tous les jours : lors de la création du musée, par exemple, on retrouvait des dessins de Champollion, alors adolescent, qui éclairaient soudain certains points de sa carrière, et on mettait en lumière l’histoire à rebondissements d’un tableau important, celui du temple de Dendérah peint par Testard. On a alors l’impression de reconstituer les pièces d’un vieux puzzle ! J’ai aussi et surtout le sentiment d’être utile au public avec qui je partage mes connaissances, car le patrimoine culturel permet de s’évader, mais aussi de comprendre le passé pour construire un avenir meilleur. L’égyptologie occupe également une place à part puisqu’elle passionne les enfants, qui embarquent souvent toute leur famille ! Et j’aime ressentir l’émotion des visiteurs, que ce soit à travers un bref échange à la réception ou une note dans notre livre d’or.

Au travail, comment ça se passe ?

A la fin de mes études, j’ai abandonné les musées nationaux pour travailler en région. J’avais besoin de sentir que mes projets étaient ancrés localement, d’avoir un retour direct des visiteurs et de pouvoir collaborer facilement avec les acteurs locaux. C’est un choix que je ne regrette pas : notre petite équipe de passionnés donne vie à un musée à taille humaine, qui travaille avec le collège d’en face et l’Ehpad d’à côté, mais ne s’empêche pas de mener des projets ambitieux, comme collaborations avec le Musée du Louvre ! Mon quotidien est varié : les conservateurs ne sont plus des chercheurs dans leur tour d’ivoire. Ils restent des spécialistes, mais portent plusieurs casquettes : préparation de conférences, rédaction d’articles pour des catalogues, communication autour de l’établissement, etc.

A qui faites-vous confiance ?

A ceux qui font preuve d’optimisme, d’enthousiasme, d’authenticité. Au travail et dans ma vie privée, je donne mon temps et mon soutien aux personnes qui parlent de ce qu’elles font, de ce qu’elles ont fait ou de ce qu’elles veulent faire, avec une passion sincère. Il n’y a pas si longtemps, nous voulions programmer un événement dans le parc et nous avons choisi un spectacle de jonglage avec le feu, autour d’un scénario inspiré des dieux de l’Antiquité. L’équipe de jeunes à l’origine de ce projet me l’a présenté avec une telle motivation et une telle générosité qu’ils m’ont tout de suite embarqué ! Je donne ma confiance plus facilement que d’habitude, car j’essaie toujours de déceler chez l’autre des qualités, de l’énergie, des possibilités… bref, quelque chose en quoi croire. Je suis convaincu qu’aujourd’hui, il faut s’y accrocher !

Une scène qui vous a marqué récemment ?

Il y a deux moments que j’ai vécus séparément, mais que j’associe. A la découverte du musée, en juin 2021, la descendante du frère aîné de Champollion a tenu un discours très émouvant : elle nous a remerciés d’avoir transformé ce patrimoine familial en patrimoine commun, sans perdre l’âme des lieux. Lors de l’ouverture de notre nouvelle exposition temporaire, il y a un mois, mon mari m’a surprise et j’ai vu mon bébé de 7 mois passer la tête dans la chambre : il regardait les tableaux, les photos, les objets avec de grands yeux et un sourire radieux. (Elle verse quelques larmes.) Ce sont deux moments qui m’ont profondément touché et m’ont donné le sentiment de remplir ma mission. C’est exactement cela, l’émotion, que je recherche chez n’importe lequel de mes visiteurs ! L’art plonge dans les profondeurs de l’être humain, quels que soient son âge, son origine ou son bagage culturel.

Quelque chose qui changerait votre vie en ce moment ?

Une baguette magique pour étirer le temps ! Je continue à assouvir mon appétit personnel en allant voir des expositions avec ma famille par exemple, et je veux aussi garder des moments privilégiés pour mes autres intérêts comme la musique – je joue du violon et je chante depuis que je suis 7 ans – ou faire de la randonnée en montagne. Mais ici, comme dans la société, le temps s’accélère. Je dois mener beaucoup de projets en même temps : en ce moment, j’écris le contenu de nos futurs audioguides, j’étudie les objets pour un éventuel don, je prépare la prochaine saison culturelle. .. Cependant, tout projet de qualité prend du temps.

Une idée pour changer le monde ?

Un accès facile à la culture pour tous ! Très tôt, j’ai bénéficié d’une formation musicale complète et de visites régulières de musées, ce qui a conditionné mon rapport au monde. Je souhaite que tout le monde ait cette chance. Ici, le département a fait le nécessaire pour rester libre et je suis très fier de pérenniser cela. Donner libre accès, c’est faire entrer l’art dans le quotidien plutôt que de l’associer à un moment d’exception. La culture s’est révélée indispensable en temps de crise : elle contribue à consolider la communauté, en assurant le partage des savoirs et des émotions, et permet à chacun d’aiguiser son regard critique sur le monde.

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