Interview de Bret Easton Ellis par Brut

Il a notamment publié les livres « American Psycho », « Glamorama » et « Les lois de l’attraction ». Après 13 ans d’absence, il revient avec une nouvelle œuvre : « Les Eclats », un livre mêlant autobiographie et fiction, qui plonge le lecteur dans le Los Angeles de 1981, entre jeunesse, drogue, meurtre et sexe. Multiplier les scènes de sexe est une des signatures de l’auteur. « Lorsque vous écrivez sur un jeune homme de 17 ans, il y a forcément beaucoup de pages sur la masturbation. Il pensera tout le temps au sexe. Comme c’était mon cas à 17 ans. Je n’utilise pas d’adjectifs, de descriptions, je dis juste ce qui se passe» explique Bret Easton Ellis.

Autre point commun avec ses œuvres précédentes : l’univers social dans lequel nous sommes plongés. C’est un monde privilégié, dont il est lui-même issu. Son père était « riche mais aussi très violent » : « Mes livres, à bien des égards, démontrent ce que les riches peuvent faire en toute impunité. C’est pourquoi j’ai écrit Less Than Zero et American Psycho» commente l’auteur.

« Avant, Twitter était amusant. Maintenant c’est le musée des horreurs”

Parallèlement à la littérature, c’est aussi dans le monde du cinéma que Bret Easton Ellis a évolué, en tant que réalisateur et scénariste. Sur l’industrie hollywoodienne, il porte un regard critique, estimant que par volonté de montrer la diversité à tout prix, l’industrie fait de mauvais choix. « Choisir ou recruter quelqu’un parce qu’il n’est pas blanc est problématique. C’est une diversité forcée, ce n’est pas naturel. Et on sent que c’est artificiel. Pourquoi ne pas simplement embaucher les meilleurs ? Pourquoi choisir quelqu’un pour sa couleur de peau ? C’est une forme de racisme”.

Il y a quelques années, Bret Easton Ellis est devenu, malgré lui, ce qu’on appelle un «les tendances», tendance sur Twitter, après avoir accordé une interview au magazine The New Yorker. Son petit ami a repéré le lendemain de l’interview que l’écrivain était partout sur Twitter. Selon lui, cette publication signifiait «mauvaise réputation”. Le point positif c’est que « à cause de cette interview complètement pourrie, ça m’a fait vendre tellement de livres ! explique l’auteur. Facebook, Instagram, Twitter, il est quasiment absent des réseaux sociaux : « Avant, Twitter était amusant. Il y avait des choses formidables, choquantes, absurdes et folles. C’est maintenant le musée des horreurs. Qui veut y aller ? Je ne sais pas, je dois être trop vieux» conclut Bret Easton Ellis.