
contreCes derniers temps, les choses ont échappé aux mains du président de la République, comme s’il n’avait plus vraiment de contrôle sur elles.
Boycottées par trois chefs de parti, Eric Ciotti (Les Républicains, LR), Olivier Faure (Parti socialiste) et Manuel Bompard (La France insoumise), les réunions de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dont l’objectif était de créer un consensus autour de l’amélioration du fonctionnement de la vie démocratique, a accouché d’une souris vendredi 17 novembre.
A ce stade, seul le principe de reconnaissance de l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution semble posé. L’élargissement du champ d’application du référendum, la banalisation de son usage, qui devait représenter l’essentiel des débats et à laquelle le chef de l’Etat s’était montré ouvert, semblent en revanche enterrés faute de combattants. Pourtant, depuis six ans, ses opposants ne cessent de réclamer le recours à la démocratie directe pour contrer le caractère « jupitérien » de ses prises de décision.
L’affaiblissement symbolique du pouvoir élyséen se manifeste dans un autre épisode récent, d’autant plus symptomatique qu’il renvoie à la défense des valeurs de la République. En co-organisant avec succès la marche contre l’antisémitisme dimanche 12 novembre, les deux présidents des assemblées, Yaël Braun-Pivet (Renaissance, Palais-Bourbon) et Gérard Larcher (Sénat, LR), ont marqué un point et embarrassé le Élysée.
Horizon bloqué
En plein conflit entre le Hamas et Israël, alors que la manifestation a été partiellement reprise par le Rassemblement national et boycottée par Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron pouvait légitimement se demander si sa place était aux côtés des manifestants. Pourtant, son hésitation pendant quatre jours puis son refus de participer semblaient incompréhensibles aux yeux de certains de ses soldats : deux anciens présidents de la République, Nicolas Sarkozy et François Hollande, avaient répondu sans la moindre hésitation.
En deuxième année de son second mandat, Emmanuel Macron est dépassé par ce que ses prédécesseurs ont subi : la perte de la vue. Il reste encore quatre ans avant l’échéance de 2027 et pourtant une ambiance de fin de règne s’est déjà installée, comme si l’horizon était bouché et que le renouveau ne pouvait venir que de quelqu’un d’autre.
En juillet 2005, alors qu’il cherchait à succéder à Jacques Chirac, fatigué par l’âge, la maladie et dix années difficiles à l’Elysée, Nicolas Sarkozy le caricaturait en Louis XVI occupé. « Démantelez tranquillement les écluses de Versailles pendant que la France gronde. »
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