Grève du 23 mars : à quelles perturbations s’attendre ?

GRÈVE LE 23 MARS. Après le recours du gouvernement au 49.3 sur la réforme des retraites, les syndicats appellent à une neuvième journée nationale de mobilisation le jeudi 23 mars.
(Mis à jour le 17 mars à 18h14) Le bras de fer contre la réforme des retraites va se poursuivre, jeudi 23 mars. Au lendemain du recours à l’article 49.3 dessiné par Elisabeth Borne pour faire adopter sans vote le texte qui reporte l’âge légal de la retraite à 64 ans, la grève, la colère fait pas faiblir parmi les syndicats. Ils ont promis un durcissement de la mobilisation et l’intersyndicale a appelé à une nouvelle journée de grève interprofessionnelle le jeudi 23 mars. Et les voyageurs SNCF vont devoir faire face à de nouvelles perturbations dans les jours à venir. Les syndicats des cheminots ont appelé vendredi à poursuivre la grève renouvelable entamée le 7 mars. Ils ont aussi appelé « à agir massivement le 23 mars » pour s’opposer à la réforme des retraites. Sur BFMTV, Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail a assuré que la mobilisation va durer. « Si nous continuons, cela se fera par périodes de 24 heures. Nous avons une détermination qui est assez forte », a-t-il assuré.
La CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots ont également invité les salariés du rail à « multiplier les actions et initiatives unitaires dès ce week-end dans tous les territoires » après l’épidémie de 49.3, considérée comme « un énième bras d’honneur au mouvement social ». « , ont-ils déclaré dans un communiqué. Ce jeudi, Elisabeth Borne a engagé la responsabilité du gouvernement en tirant, sous les huées d’une partie de l’Assemblée nationale, l’article 49.3 de la Constitution permettant d’adopter sans vote la réforme des retraites au sein de l’Hémicycle.
Un durcissement de la mobilisation
Dans un communiqué daté du jeudi 16 mars, l’intersyndicale a encouragé « les rassemblements locaux locaux ce week-end ». Les syndicats ont dénoncé un passage forcé, et un « véritable déni de démocratie », avant de pointer du doigt la responsabilité de l’exécutif « dans la crise sociale et politique qui résulte de cette décision ». « Avec le soutien de la grande majorité de la population, mobilisée depuis des semaines, l’intersyndicale continue d’exiger le retrait de cette réforme en toute indépendance dans des actions sereines et déterminées », ajoute le communiqué commun.
Dans un communiqué séparé, le syndicat étudiant L’Alternative a appelé les étudiants à tenir ce vendredi des assemblées générales « pour bloquer leurs lieux d’études » et « se rapprocher des secteurs en grève, identifier et bloquer les axes routiers, les gares proches, ports et aéroports pour soutenir les travailleurs ». La dernière journée de mobilisation, qui s’est tenue mercredi 15 mars, a réuni plus de 1,7 million de manifestants selon la CGT (contre un record de 3,5 millions le 7 mars selon les syndicats) et 480 000 manifestants selon le ministère de l’Intérieur. (contre un record de 1,28 million le 7 mars, toujours selon l’Intérieur).
Les grèves vont-elles durer ?
Parallèlement à l’annonce d’une nouvelle grève interprofessionnelle, d’autres mouvements sociaux risquent de durer plusieurs jours voire semaines. Le secteur « traitement des déchets » de la CGT, qui comprend les éboueurs, les usines d’incinération des déchets ou encore l’assainissement, a décidé de reconduire sa grève « au moins jusqu’au lundi 20 mars ». Les transports ont adopté la grève reconductible avec des perturbations quotidiennes depuis le 7 mars. Les syndicats de la RATP ne se sont pas prononcés sur la poursuite des mobilisations, mais ils doivent trancher dans les prochains jours.
Autre secteur où les syndicats réclament l’extension et le durcissement des grèves : les raffineries. Celle de TotalEnergies en Normandie sera arrêtée ce week-end, a annoncé la CGT. La raffinerie représente 22% des capacités de raffinage en France selon l’UFIP (Union française des industries pétrolières) et alimente notamment en carburants le bassin parisien. Interrogé sur France Bleu, Johan Senay, secrétaire adjoint de la CGT chez TotalEnergies et du syndicat local CGT Harfleur, a estimé que le mouvement « va vraiment se durcir. Là, ce seront des mouvements de grève dure. Toutes les tranches seront arrêtées, et il y aura donc un arrêt total de la plus grande raffinerie de France. Avec un risque de pénurie dans les stations-service ? « Je ne peux pas dire combien de temps ce sera », a-t-il répondu.
GrP1