Gilles Simon, ce héros discret qui joue son dernier Roland-Garros

En retraçant l’histoire récente du tennis français, les noms de Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils ou Richard Gasquet viennent naturellement à l’esprit. Celle de Gilles Simon, beaucoup moins. Et pourtant, le Niçois, qui s’apprête à tirer sa révérence en fin d’année, laisse derrière lui un palmarès et une carrière qui n’ont rien à envier aux trois autres têtes de gondole du tennis français.

Les fans de la petite balle jaune auront encore un petit pincement au cœur lorsque Gilles Simon foulera pour la dernière fois, dans quelques jours, la terre battue de Roland-Garros. Car s’il ne jouit pas de la même notoriété que Tsonga ou Monfils, il arpente les terrains du monde entier depuis de (très) nombreuses années. C’est en 2004 que le jeune Gilles Simon fait ses armes sur le circuit. Le début d’une longue route ponctuée de belles victoires… et de titres. Avec 14 trophées glanés, il détient le quatrième meilleur bilan français derrière Yannick Noah (23), Jo-Wilfried Tsonga (18) et Richard Gasquet (15).

Succès contre Nadal, Federer et Djokovic

Parmi eux, on peut citer ses quatre succès à l’Open de Moselle à Metz, ses deux victoires à l’Open de Marseille ou encore son trophée remporté au tournoi ATP 500 de Hambourg, son titre le plus prestigieux, en 2011. ses 14 titres, on Il faut ajouter 22 finales disputées dont deux en Masters 1000, la deuxième catégorie de tournoi derrière les Grands Chelems. Des compétitions dans lesquelles il affrontait régulièrement les plus grands noms du circuit. Novak Djokovic, Rafael Nadal ou encore Roger Federer ont tous croisé la route de Simon et sont parfois repartis la queue entre les jambes.

En 2008, Simon a gagné deux fois contre Federer. D’abord au Toronto Masters 1000 en août, puis au Shanghai Masters quelques mois plus tard. Une année 2008 décidément très prolifique puisque Rafael Nadal, alors numéro un mondial, a lui aussi subi la loi du Tricolore lors du tournoi de Madrid en octobre. Il s’est également offert le scalp de Djokovic cette année-là, à Marseille.

6e mondial en 2009

Des performances qui lui ont permis d’atteindre la 6e place du classement ATP l’année suivante, en 2009. Plutôt frêle physiquement, il s’est distingué par sa qualité de bloqueur, son intelligence tactique et sa capacité à s’adapter parfaitement à son adversaire. .

Mais les Niçois peuvent aussi manquer de régularité. Les années 2010 de Gilles Simon sont marquées par des performances en dents de scie mais suffisantes pour rester dans le top 50. Une décennie durant laquelle il s’impose à Hambourg en 2011 et atteint deux finales de Masters 1000 à Bercy en 2012, puis à Shanghai en 2014. Jusqu’à la consécration en 2017 avec la prestigieuse Coupe Davis, remportée avec l’équipe de France. Mais il échoue longtemps à investir dans le top 10 et reste dans l’ombre des poids lourds.

Une personnalité introvertie

Car c’est en Grand Chelem que le bât blesse. Gilles Simon n’a guère fait mieux que deux quarts de finale, à l’Open d’Australie en 2009 puis à Wimbledon en 2015. Un manque de références dans les plus grandes arènes qui peut expliquer ce manque de popularité par rapport à Tsonga, Gasquet ou Monfils qui ont tous les trois atteint le dernier carré d’un Grand Chelem à plusieurs reprises. Y compris à Roland-Garros, où le Niçois s’est rarement illustré. Il n’a jamais dépassé les huitièmes de finale de la Porte d’Auteuil et n’a atteint ce stade de la compétition que trois fois en 16 apparitions. Difficile ensuite, pour le public français, d’établir une véritable relation avec l’ancien 6e mondial.

En dehors des courts, Gilles Simon révèle une personnalité introvertie et peu médiatique. D’autant plus maintenant, où sa fin de carrière se dévoile sans éclat, presque dans l’anonymat. Actuellement classé 159e mondial, Gilles Simon aura encore droit, dans quelques jours, à une dernière danse devant son public.