Accusé de brutalités policières sur un diplomate sénégalais, le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) se défend.
Dans un communiqué publié jeudi, le ministère sénégalais des Affaires étrangères a accusé le SPVG d’avoir « passé à tabac » une diplomate lors d’une intervention policière le 2 août à son domicile.
« Malgré le rappel du statut de diplomate de la victime et de l’inviolabilité de son domicile, le [policiers canadiens] menottée et l’a sauvagement battue, au point qu’elle avait des difficultés à respirer, ce qui a conduit à son évacuation en ambulance vers l’hôpital », a indiqué le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
Après avoir pris connaissance de ces accusations, le SPVG a tenu à se défendre. Selon la police de Gatineau, ils ont fait face à « une personne qui s’agitait et refusait de coopérer ». Deux policiers auraient été blessés par des coups et des morsures lors de l’intervention.
« À aucun moment, la personne n’a mentionné avoir été blessée ou avoir des douleurs lorsqu’elle a été interrogée », précise le SPVG, qui ajoute que ce n’est que plus tard que les ambulanciers ont été appelés pour intervenir auprès de cette personne.
L’immunité diplomatique en jeu
« Le jeudi 4 août 2022, la police a déposé un dossier auprès du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) afin que soient déposées des accusations de voies de fait sur un agent et d’entrave au travail des policiers. Il appartient au DPCP d’analyser les preuves et de déterminer si des accusations peuvent ou non être portées dans le contexte », indique le communiqué. Cette plainte a également été classée par la DPCP en raison du statut diplomatique de la femme, a indiqué le ministère de la Sécurité publique (MSP).
De son côté, le gouvernement du Sénégal a demandé qu’une enquête soit diligentée et que des poursuites soient engagées contre les policiers impliqués dans cette affaire.
« [Cette agression] constitue une atteinte grave à l’intégrité physique de la personne et à la dignité humaine, mais aussi une violation flagrante de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques », a conclu la République du Sénégal.
Une enquête a également été lancée par le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) à la demande de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.
« L’ouverture de cette enquête fait suite à une demande de la ministre par intérim des Relations internationales et de la Francophonie, Mme Andrée Laforest, qui a signalé que le premier conseiller de l’ambassade du Sénégal au Canada, qui jouit de l’immunité diplomatique en vertu de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques Relations, auraient fait l’objet d’une intervention policière qui suscite des interrogations », a mentionné le MSP dans un communiqué.
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