Formation offerte par Sophie Brochu : Le conjoint du PDG d’Hydro profite des ventes

La formation de Sophie Brochu, PDG d’Hydro-Québec, offerte à L’Effet A a généré des ventes de près de 50 000 $ dans l’entreprise de son mari, a appris Le journal.
Mardi, Le journal a révélé que le numéro 1 d’Hydro-Québec avait offert une formation sur une base volontaire à L’Effet A pour aider les femmes en affaires.
Cependant, L’Effet A appartient à la firme privée Médias O’Dandy, dont l’actionnaire majoritaire est le conjoint de Sophie Brochu, John Gallagher.
C’est donc sa firme qui a pu obtenir 48 650 $ en vendant 70 formations à 695 $ chacune données par Sophie Brochu récemment.
Code d’éthique
Même si le code de déontologie d’Hydro-Québec stipule que le dirigeant « ne doit pas utiliser les attributions inhérentes à sa fonction pour obtenir, directement ou indirectement, un avantage à son profit ou à celui d’un tiers », la société d’État croit que tout a été fait dans l’ordre.
« Lorsqu’elle a pris ses fonctions à Hydro-Québec, Sophie s’est assurée que le Secrétariat supérieur à l’emploi était informé de la situation. Le lien de Sophie avec Effect A, par l’intermédiaire de son conjoint, a fait l’objet de toutes les déclarations d’intérêts inhérentes au poste qu’elle occupe », a assuré Philippe Archambault, chef, médias et affaires gouvernementales, chez Hydro-Québec.
« En collaboration avec le président de notre conseil d’administration, Sophie a mis en place une gouvernance afin que, dans son rôle de PDG d’Hydro-Québec, elle ne prenne aucune décision ou orientation susceptible de favoriser l’effet A. les décisions relatives à ce dossier sont prises par le président du conseil d’administration », a-t-il ajouté.
A demandé si le lien entre Mmoi Brochu et l’entreprise de son épouse ont été considérées avant la validation de la formation, le Secrétariat à l’Emploi Supérieur n’a pas répondu aux Enregistrer avant parution.
Notoriété publique
De son côté, Isabelle Marquis, directrice générale de L’Effet A, soutient que les liens entre Sophie Brochu et John Gallagher étaient de notoriété publique.
« Pour moi, c’était une continuité. Il a été révélé et ouvert. Ce n’est pas caché que Sophie et John sont en couple. Tout a été fait dans les règles de l’art », a souligné la femme à la tête de l’entreprise d’une trentaine d’employés.
Mais les experts consultés par Le journal sont plus critiques.
« Si l’entreprise de son conjoint a pu en profiter directement ou indirectement, c’est l’erreur de Sophie Brochu, explique Robert Pouliot, enseignant à l’ESG-UQAM.
« Il aurait peut-être fallu un degré de prudence supplémentaire », conclut Ivan Tchotourian, professeur de droit à l’Université Laval et spécialiste en gouvernance.
– Avec la collaboration de Marie Christine Trottier
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