Faire des bonhommes de neige pour le bonheur des randonneurs

Ces figures sont disposées le long d’un parcours bien balisé de deux kilomètres qui suit les chemins de la martre, de la mouffette, du pékan et du pic.
M. Boivin, qui enseigne la foresterie au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, a commencé à fabriquer ses premiers bonhommes de neige suite à une demande spéciale de sa fille.
A l’origine c’est ma fille qui m’a demandé de faire un renne qu’elle a vu devant une maison. Alors j’ai commencé par faire un renne en plein été, pour Noël, et ça m’a plu. Alors j’ai commencé à faire d’autres bonhommes de neige pendant l’été. À l’automne, je ne savais pas quoi faire des bonhommes de neige, alors je les ai mis dans la forêt [au lac Rouyn] et les gens l’aimaient, alors j’ai continué à le faire
il dit.
Sa principale motivation pour continuer, Jean Boivin la trouve dans les familles qui viennent s’émerveiller de la popularité toujours plus grande le voyage des hommes
.
» C’est le plaisir que j’ai quand je viens parcourir le chemin et que je viens installer des bonhommes de neige, tous les gens qui me remercient et qui me disent qu’ils en sont contents. C’est surtout pour voir les enfants, qui se promènent et qui ont l’air d’aimer ça. Le fait que ça les fasse ressortir, je trouve ça intéressant ! »
Pour fabriquer ses figurines géantes, M. Boivin utilise du bois récupéré sur ses terres ou des arbres morts trouvés dans la forêt du lac Rouyn. Il assemble ensuite les pièces dans son tout petit atelier, situé au sous-sol de sa maison.
S’il utilise parfois Internet pour peaufiner certains détails, l’inspiration pour la création de ses personnages vient surtout de sa propre imagination.
Je n’ai aucune idée d’où ça vient… En fait, oui ! À un moment donné, j’écris sur une feuille que je vais faire skieur, snowboardeur ou pianiste. Je vais sur Internet pour voir quelles peuvent être les positions de ces gars-là. Parfois, ce sont des hommes complètement bons mèches follesmais c’est parce que je regarde la loupe ou le bout de branche et ils m’inspirent pour faire telle ou telle chose
explique Jean Boivin.
Qu’est-ce qu’une loupe ?
Les loupes sont des excroissances arrondies que l’on peut voir sur les troncs ou les grosses branches des arbres. Elles sont dues à une multiplication anormale des cellules de l’arbre en un lieu donné. Ce sont des sortes de tumeurs bénignes qui n’affectent pas la croissance de l’arbre.
Le passionné précise qu’une fois terminés, les bonhommes de neige ne peuvent être installés nulle part le long du parcours.
C’est ça qui est compliqué. Disons que je veux un skieur, je vais chercher un arbre qui est tombé sur un autre arbre et qui fait une belle pente. Il y en a d’autres, je les appelle des pointes, c’est tu coupes un arbre mort d’environ un mètre cinquante de haut, donc un arbre qui pourrait être dangereux pour les gens et tu mets un homme dessus
il explique.
Devant la popularité grandissante du voyage des bonhommes de neige, Jean Boivin s’engage à entretenir ses créations afin de prolonger leur durée de vie.
Au début, j’ai dit que ça faisait juste un an que j’avais mis mes hommes dans la forêt et que c’était fini. Mais comme les gens l’aimaient, je me demandais ce que je pouvais faire pour le préserver. J’ai donc acheté du vernis à canne et pulvérisé deux fois chaque homme. Ceux que je fais maintenant, je les vernis avant de les installer. Sinon, c’est de l’entretien. Parfois il y a des larmes aux yeux que je dois reposer, des retouches de peinture ou autres petites réparations à faire
il énumère.
Aux familles qui reçoivent parents et amis en Abitibi-Témiscamingue pour le temps des Fêtes, M. Boivin lance une invitation toute spéciale.
Qu’ils viennent ici, c’est magnifique ! La forêt, avec toute la neige et le parcours des bonhommes de neige, les enfants vont adorer, j’en suis sûr. Chaque fois que je vois des enfants sur les sentiers, ils sont toujours heureux. Ça les fait tenir et ils sont contents, alors j’invite les familles à venir, ça vaut le coup !
il dit.
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