Expert : l’Azerbaïdjan exploite la faiblesse de la Russie

L’Azerbaïdjan a lancé un effort pour éliminer ce qu’il appelle les « terroristes locaux » de la région du Haut-Karabakh, tandis que la présence russe de maintien de la paix dans la région a été affaiblie.
Un traité de paix d’ici le Nouvel An est de plus en plus incertain, estime l’analyste Jakob Hedenskog.
En 2020, un cessez-le-feu a été négocié avec l’aide de la Russie dans ce conflit insoluble, après plusieurs semaines de combats. Malgré cela, les affrontements ont continué à éclater.
L’Azerbaïdjan accuse désormais l’Arménie de disposer d’unités militaires au Haut-Karabakh, en plus de la présence d’unités locales dans la région.
L’Azerbaïdjan considère le conflit comme terminé et souhaite désarmer la région. Un mécontentement croissant s’est accumulé, selon Jakob Hedenskog du Centre d’études sur l’Europe de l’Est du Foreign Policy Institute.
– On pense que l’Arménie traîne les pieds dans les négociations et que les Arméniens du Haut-Karabagh sont des citoyens azéris et ont déjà les mêmes droits et obligations que tout le monde. Mais l’Azerbaïdjan est un État très autoritaire et il n’existe aucun droit à l’autonomie, à l’autonomie locale ou à une quelconque forme de démocratie, dit-il.
Présence russe affaiblie
Le fait que la Russie ait été affaiblie dans son voisinage immédiat par la guerre en Ukraine affecte le conflit du Haut-Karabakh.
– La Russie a du mal à faire face à d’autres conflits en même temps et a, dans une certaine mesure, érodé sa capacité militaire en Ukraine. C’est également ce qui fait que l’Azerbaïdjan profite de la faiblesse croissante de la Russie, estime Hedenskog.
En Arménie, un changement de politique étrangère a eu lieu.
– On est déçu par la Russie, qui ne respecte pas ses obligations de protection de l’Arménie, et qui accuse ce pays de soutenir l’Azerbaïdjan dans ses efforts d’intégration du Haut-Karabagh à l’Azerbaïdjan.
Convulsions majeures
L’Arménie nie disposer de forces armées au Haut-Karabakh et accuse l’Azerbaïdjan de vouloir nettoyer ethniquement la région des Arméniens.
Jakob Hedenskog craint que les combats au Haut-Karabagh n’aient à peu près la même ampleur que l’automne dernier, lorsque des centaines de personnes sont mortes des deux côtés. Parallèlement, une activité diplomatique intense aura lieu en plusieurs endroits.
Un véritable accord de paix semble être retardé.
– Les parties sont sous pression pour parvenir à un traité de paix avant la fin de l’année. Mais cela semble de plus en plus incertain, estime Hedenskog.
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