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Nouvelles locales

En Gironde, les feux couvent dans la tourbe

« Les feux progressent sous terre, donc on éteint un bout, et ça peut sortir et remettre le feu 200 mètres plus loin », a raconté à l’AFP jeudi 11 août un sapeur-pompier volontaire des Deux-Sèvres face aux flammes qui ravagent la Gironde. La faute à la tourbe. Sous les pins des Landes, conifères hautement inflammables qui explosent en lançant des gerbes d’étincelles, le feu couve dans le sol. Ce vendredi 12 août, la situation restait tendue avec un incendie toujours actif et une journée chaude, sans l’ombre d’un nuage de pluie.

« Des allumettes plantées sur des braises »

La tourbe, matière organique décomposée depuis des milliers d’années, est normalement très humide. Au niveau mondial, les tourbières ne représentent que 3% de la surface mais stockent 10% d’eau douce, figurait une étude française en 2020. Mais ce matériau sèche très bien et devient alors un combustible qui brûle très lentement. En Ecosse, en Irlande et en Russie, pays riches en tourbières, la tourbe est utilisée pour chauffer les habitations, parfois associée au bois.

Depuis le milieu du XIXe siècle, les tourbières des Landes ont été volontairement asséchées. La zone où se trouve aujourd’hui la forêt était autrefois marécageuse. Pour le nettoyer, des arbres avaient été plantés, creusant dans le sol humide pour leur croissance. Une décision compréhensible à l’époque, alors qu’on voulait des terres exploitables. Mais aujourd’hui « n’avoir planté que des pins résineux, c’est comme avoir planté des allumettes sur des braises »compare Didier Galop, directeur de recherche au laboratoire de géographie environnementale de Toulouse.

« D’autant qu’à certains endroits des Landes, sous la tourbe, il y a aussi du lignite, une roche de charbon », rappelle Guillaume Bertrand, hydrogéologue et spécialiste des tourbières au laboratoire « chrono-environnement » en Franche-Comté. A Hostens, où les flammes festoient aujourd’hui, le gisement de lignite, presque à fleur de surface, a été exploité par une centrale thermique des années 1930 à 1966.

« Feux de zombies »

La tourbe et les traces de lignite peuvent donc entretenir le feu sous terre, au grand dam des pompiers. « La tourbe est un matériau très riche en éléments organiques décomposés et très poreux, donc idéal pour entretenir la combustion, confirme Guillaume Bertrand. Il est possible que les incendies d’il y a quelques semaines couvaient encore et remontent à la surface maintenant. »

« Dans les zones boréales, les feux de tourbe peuvent durer des années, couvant sans être détectés », abonde Didier Galop. Les anglo-saxons parlent de « zombie fires ». Pour s’assurer que ces « braises » soient bien éteintes, la solution la plus efficace est de les noyer complètement. Une démarche impossible à réaliser à l’heure actuelle, compte tenu de la sécheresse qui touche la France. A Hostens, en Gironde, comme ailleurs en France, on espère de la pluie.

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