Sécurité, logement, transports, restauration, emploi, budget… Tous les dossiers ont été évoqués lors du Conseil olympique convoqué lundi par Emmanuel Macron. La question budgétaire était également au menu d’une rencontre entre le chef de l’Etat et le président du Comité international olympique, Thomas Bach.
Le Conseil olympique convoqué lundi 25 juillet par Emmanuel Macron a permis au président de remettre l’État au cœur de la préparation des JO 2024, demandant une implication maximale de ses ministres, signe d’une volonté d’accompagner au plus près les organisateurs. possible. .
Près d’une dizaine de ministres ont passé leur oral olympique pendant plus de deux heures à l’Élysée. De la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne aux ministres de l’Économie Bruno Le Maire, de l’Intérieur Gérald Darmanin, de l’Éducation nationale Pap Ndiaye et des Sports Amélie Oudéa-Castéra, tous ont présenté leur agenda olympique.
L’objectif de cette « réunion de chantier », comme l’avait décrit Emmanuel Macron, semble double : à la fois passer en revue tous les dossiers relatifs aux JO, mais aussi signer la mobilisation à tous les niveaux de l’Etat.
À la recherche d’économies
Tous les sujets ont donc été passés au crible, sans exception : de la sécurité, avec un ministre de l’Intérieur « rassurant », aux enjeux logistiques que représentent ces JO (logements, transports, restauration…), en passant par l’emploi et la question budgétaire.
Sur ce dernier point, qui cristallise un certain nombre d’inquiétudes, notamment en raison de l’inflation résultant principalement du conflit en Ukraine, l’Etat a « engagé un dialogue » avec le Comité international olympique (CIO) pour réfléchir aux voies de l’économie, dit l’Elysée.
Le président du CIO, Thomas Bach, présent à Paris, a également rencontré Emmanuel Macron lundi et le sujet a été évoqué.
« C’est la preuve que le budget du comité d’organisation olympique (Cojo) est un peu tendu en ce moment », décrypte une source proche des arcanes olympiques.
Des discussions entre le CIO et le Cojo – dont le budget de 4 milliards est presque entièrement financé par des recettes privées – pour tenter d’isoler des pistes d’économies avaient déjà commencé il y a quelques semaines. Les organisateurs, dont le budget est garanti par l’Etat, doivent résister au choc inflationniste, et procèdent cette année à une révision budgétaire.
« Les Jeux doivent financer les Jeux, en ce sens une concertation très étroite s’est mise en place », a notamment assuré l’Élysée.
Le budget de Solideo, l’entreprise chargée de livrer les travaux olympiques, devrait être « globalement tenu » selon l’Élysée, malgré un budget passant de 4 milliards d’euros à 4,3 milliards projeté en 2024 en raison de l’inflation. .
« L’idée avancée par certains d’une taxe sur les JO est totalement infondée et farfelue », a insisté en rappelant l’Élysée, assurant qu’entre « 1,7 ou 1,8 milliard d’argent public » était engagé pour ces JO. .
Mais à l’issue de ce Conseil, quasiment pas de grandes annonces – à part la création à venir de 11 nouvelles unités mobiles côté police pour l’événement – ni de nouveaux écueils apparus sur la route de ces JO.
Avant tout, il fallait voir dans ce Conseil Olympique et Paralympique un message clair délivré par le Président à son gouvernement, aux services de l’Etat et au président du comité d’organisation des Jeux Olympiques, Tony Estanguet, présent lundi : l’Etat se mobiliser pleinement pour l’événement.
« L’Etat au coeur de la machine »
Preuve de l’implication de l’Etat : une réunion consacrée aux JO sera désormais organisée conjointement entre le président et le Premier ministre chaque trimestre. Une réunion de ce type est déjà calée avec les « parties prenantes » et élus à la rentrée de septembre, a rappelé l’Élysée.
L’Etat s’est également engagé à acheter plusieurs centaines de milliers de billets, le nombre faisant l’objet de discussions avec les organisateurs, destinés notamment à un public qui n’aura pas les moyens de les acquérir.
« Le président a rappelé que nous n’étions qu’à 24 mois des JO, impliquant une mobilisation désormais constante », a assuré l’Elysée.
« Peut-être y avait-il besoin de rassurer un peu tout le monde et de faire comprendre aux ministres l’importance que ces JO ont pour le président, tout en rappelant que l’État était bel et bien au cœur de la machine », souffle un élu proche de la macronie.
Interrogé sur une éventuelle prise en main des Jeux par Emmanuel Macron à travers cette séquence, Tony Estanguet a rappelé que le président était « pleinement mobilisé, depuis le premier jour ».
« Ces derniers mois, la situation l’a éloigné du projet des Jeux, alors il a voulu renouer avec les différents sujets », a-t-il expliqué.
S’il ne s’agit pas à proprement parler d’une « prise en main » des JO par l’Etat, « ça y ressemble quand même beaucoup », estime la source proche des arcanes olympiques.
Avec l’AFP
France 24 Sport