Discours devant le Parlement et bienvenue royale au président sud-coréen à Londres – 21/11/2023 à 21h12

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol et son épouse Kim Keon Hee arrivent à l’aéroport de Londres Stansted le 20 novembre 2023 (AFP/HENRY NICHOLLS)
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a déclaré mardi aux parlementaires britanniques que les relations économiques et militaires entre les deux nations allaient s’étoffer et « renaître », au premier jour d’une visite d’Etat en pleine montée de tensions avec la Corée du Nord.
Après un somptueux accueil par la famille royale, le dirigeant sud-coréen, qui s’est adressé en anglais aux deux chambres du Parlement britannique, s’est réjoui d’approfondir les liens entre les deux Etats, notamment en lançant des négociations pour moderniser leur accord de libre-échange.
Il a également promis que Londres et Séoul allaient signer un « accord de Downing Street » sur la technologie et la défense, alors même que le lancement mardi de ce que Pyongyang a présenté comme un « satellite militaire » d’espionnage est venu rappeler le contexte délicat dans la région.
« Nos relations bilatérales renaîtront et feront de nous de véritables partenaires stratégiques mondiaux », a déclaré Yoon Suk Yeol lors de son discours à la Royal Gallery du Palais de Westminster.
Les deux pays veulent afficher leur bonne entente alors que le Royaume-Uni s’emploie à renforcer ses alliances dans la région Asie-Pacifique, dans un contexte de tensions avec la Chine, tandis que la Corée du Sud s’inquiète du rapprochement militaire entre la Russie et la Corée du Nord.
Dès mercredi, « nous entamerons des négociations pour moderniser l’ALE (accord commercial signé en 2019, ndlr) afin de renforcer la coopération, les chaînes d’approvisionnement et le commerce numérique » entre les deux pays, a déclaré Yoon Suk Yeol.
L’« accord de Downing Street », que les deux Etats doivent également signer, portera sur la défense, la sécurité et la technologie, notamment dans les domaines hautement stratégiques de l’intelligence artificielle et des semi-conducteurs.
La première journée de cette visite prévue jusqu’à jeudi se terminera par un banquet au palais de Buckingham, avec les toasts des deux chefs d’Etat.
Le roi Charles III (à gauche) et la reine Camilla assistent à une cérémonie au Royal Albert Hall le 11 novembre 2023 à Londres (POOL/Chris Jackson)
Quelques heures plus tôt, le dirigeant sud-coréen et son épouse Kim Keon Hee avaient été reçus avec les honneurs par le prince William et son épouse Kate, puis avaient participé à une cérémonie avec inspection des troupes et cortège en calèche jusqu’au palais de Buckingham en compagnie du roi Charles III. et la reine Camilla, avant une visite à l’abbaye de Westminster.
– Patrouilles conjointes –
Le président sud-coréen, cité par les médias locaux lors d’une réunion du cabinet la semaine dernière, a présenté son voyage à Londres comme « un tremplin pour approfondir la coopération économique entre les deux pays, en mettant l’accent sur la coopération scientifique et technologique ».
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a pour sa part qualifié Londres et Séoul de « partenaires naturels ».
Le Royaume-Uni tente de signer des accords de libre-échange complets depuis le Brexit, le gouvernement conservateur vantant les nouvelles opportunités offertes par la sortie de l’Union européenne.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak (à droite) serre la main du président sud-coréen Yoon Suk Yeol le 20 mai 2023 à Hiroshima, au Japon (POOL/Stefan Rousseau)
Elle cherche notamment à renforcer ses liens avec les pays d’Asie-Pacifique, d’abord sur le plan économique, en signant récemment son adhésion à l’Accord de libre-échange transpacifique, mais aussi sur le plan sécuritaire. Londres a signé cette année un accord militaire majeur avec Tokyo, considéré comme un moyen de répondre aux ambitions croissantes de la Chine dans la région.
Alors que les échanges commerciaux entre Londres et Séoul ont doublé depuis 2011, la visite a déjà généré des promesses de 21 milliards de livres sterling (24 milliards d’euros) d’investissements coréens au Royaume-Uni, notamment dans l’énergie et les infrastructures vertes.
Concernant la coopération militaire, Londres et Séoul veulent également renforcer leurs exercices conjoints et prévoir la participation de navires britanniques à des patrouilles garantissant le respect des sanctions dirigées contre la Corée du Nord.
« Le Royaume-Uni montre la voie en soutenant nos amis coréens dans leur lutte contre la posture agressive de la Corée du Nord et en garantissant la sécurité de la région indo-pacifique », a déclaré le ministre de la Défense Grant Shapps dans un communiqué.
Le dirigeant sud-coréen est le deuxième chef d’État reçu en visite d’État par Charles III depuis son accession au trône, après le président sud-africain Cyril Ramaphosa à l’automne 2022. Le roi a cependant reçu plusieurs dirigeants comme Joe Biden. ou Volodymyr Zelensky.
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