Des manifestants se rassemblent pour soutenir le chef de l’opposition sénégalaise avant son procès

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Les partisans du chef de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko organisent trois jours de manifestations avant un procès en diffamation qui pourrait empêcher l’homme de 48 ans de se présenter à l’élection présidentielle de l’année prochaine.
Des milliers de personnes se sont rassemblées pacifiquement dans un quartier ouvrier de la capitale Dakar mardi au milieu des spéculations selon lesquelles le président Macky Sall envisage de briguer un troisième mandat présidentiel, en contournant la constitution.
Vêtus des couleurs vert, jaune et rouge du drapeau sénégalais, les partisans de Sonko ont dénoncé le procès, qui débute jeudi, comme « une farce ». D’autres brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Non à un troisième mandat » pour Sall.
« Nul ne peut effectuer plus de deux mandats consécutifs », a déclaré un manifestant à la correspondante de RFI Dakar, Charlotte Idrac. « Sept ans plus cinq ans, ça fait deux mandats. C’est fini pour lui. »
Marches interdites
Alors que la manifestation de mardi, qui avait été convoquée par la coalition Yewwi Askan Wi (Libérez le peuple), a été approuvée par les autorités, d’autres marches de ces derniers mois ont été interdites.
Le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, a déclaré que les rassemblements seraient autorisés tant qu’il n’y aurait pas de risque pour l’ordre public. Il a décrit le Sénégal comme un « pays de libertés ».
Sonko est poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang pour « diffamation, insulte et faux » en relation avec des propos tenus lors d’une conférence de presse à la fin de l’année dernière.
Sonko avait affirmé que le ministre aurait volé 47 millions de dollars à une agence gouvernementale.
Il fait également face à des accusations distinctes de viol et de menaces de mort, sur la base d’une plainte déposée par un employé d’un salon de beauté où il recevait un massage.
« Outil politique »
Des verdicts de culpabilité pourraient rendre Sonko inéligible à se présenter à l’élection présidentielle de février 2024.
Le leader de l’opposition nie les accusations et accuse les autorités d’utiliser la justice pour faire taire ses opposants.
Le gouvernement et l’opposition s’accusent mutuellement d’attiser les tensions politiques, tandis que les chefs religieux et de la société civile au Sénégal appellent au dialogue.
Exhortant ses partisans à se présenter en masse à sa comparution devant le tribunal jeudi, Sonko a déclaré à ses partisans que personne ne serait en mesure d’empêcher sa coalition de prendre le pouvoir en février.
rfi En2Fr