déjà un nouveau Premier ministre après les élections législatives ?

MACRON. Si le scénario d’une majorité bousculée se concrétise ce dimanche 19 juin lors des urnes, Emmanuel Macron sera déjà confronté à la question de la légitimité de son Premier ministre…
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C’est l’une des grandes questions sous-jacentes aux élections législatives, qui connaissent leur épilogue ce dimanche 19 juin 2022 : Emmanuel Macron sera-t-il contraint (ou contraint) de changer de Premier ministre après l’élection ? Si Jean-Luc Mélenchon n’a cessé de se positionner comme le futur locataire de Matignon, persuadé d’un triomphe du Nupes au 2e tour du scrutin, l’équation paraît encore plus complexe, avec de multiples scénarios en jeu. Emmanuel Macron peut bien sûr subir un revers dans les urnes ce dimanche. Mais entre une défaite à élimination directe et une victoire écrasante, de multiples paliers peuvent conduire le chef de l’Etat à des décisions à l’issue de ce quatrième tour d’un long processus électoral entamé en avril.
Ce second tour des législatives est en tout cas crucial pour Emmanuel Macron, qui l’a bien compris en s’investissant personnellement dans l’entre-deux tours de campagne, notamment en prenant la parole avant de monter dans l’avion qui l’a emmené. conduisait en Roumanie plus tôt cette semaine, puis revenait d’Ukraine vendredi. Emmanuel Macron a plaidé pour l’unité de la France, alors que la division semble être au programme ce dimanche et pourrait impacter les semaines à venir.
Quel Premier ministre Sir Emmanuel Macron n’a pas la majorité ?
Tout d’abord, si Ensemble !, autrement dit La République en marche, le Modem, Horizons, Agir et les formations souvent embryonnaires qui gravitent dans la macronie, n’arrive pas à avoir la majorité à l’Assemblée nationale à l’issue des résultats des élections législatives, alors Emmanuel Macron sera contraint de changer de Premier ministre et de gouvernement. Selon la Constitution, le gouvernement est en effet responsable devant le Parlement, qui exerce un contrôle sur les ministres. Un gouvernement ne pourrait donc pas survivre à une majorité qui bloquerait tous ses projets, voire voterait la défiance dans les premiers jours du quinquennat.
Emmanuel Macron pourrait néanmoins nommer un Premier ministre, dans l’opposition, mais différent de Jean-Luc Mélenchon. Il l’a d’ailleurs suggéré pendant la campagne, rappelant que c’est lui, « le président », qui « choisit la personne qu’il nomme Premier ministre » et qu' »aucun parti politique ne peut imposer un nom au président ». Cette hypothèse (« une provocation » selon Manuel Bompard, le dauphin de Jean-Luc Mélenchon à Marseille), aurait l’avantage pour le président de faire réfléchir les Insoumis et leurs alliés, voire de semer la discorde dans la coalition de gauche. , mais serait bien éloigné des traditions républicaines qui veulent qu’elle soit l’alliance politique majoritaire à l’Assemblée nationale, qui envoie son chef à Matignon.
Une majorité trop étriquée pour garder Elisabeth Borne ?
Le second scénario est celui d’une victoire pour Tous ! ce dimanche, mais avec une majorité trop étriquée pour permettre aux prochaines propositions de loi d’être validées facilement à l’Assemblée et de garder le Premier ministre. Face à cette menace, plusieurs voix se sont élevées dans la majorité présidentielle, pour interpeller Elisabeth Borne, nommée depuis un peu plus d’un mois maintenant. Le Parisien en a résumé le contenu dans un article récemment. Certains dans le camp présidentiel estiment déjà que sans majorité absolue (donc avec une majorité dite « relative », c’est-à-dire moins de 289 députés), le pays deviendrait « simplement ingouvernable ».
Emmanuel Macron sera alors confronté non pas à une majorité hostile, mais à un problème de légitimité. « Je ne vois pas comment elle peut tenir le coup dans un tel contexte. Elle va vivre un véritable enfer », s’inquiète déjà un « baron de l’exécutif », cité par le quotidien francilien. Emmanuel Macron serait alors contraint de remplacer un patron du gouvernement qui « n’imprime pas », « en décalage avec l’actualité politique ».
Trop tôt pour nommer un nouveau Premier ministre ?
Même en cas de demi-victoire, le scénario le plus probable est qu’Emmanuel Macron maintienne Elisabeth Borne à sa place au lendemain des législatives, si ses candidats sortent de ce piège. D’abord parce qu’Elisabeth Borne ne lâchera pas si vite son poste, indique encore le Parisien qui cite toujours des cadres macroniques sous couvert d’anonymat : « Elle a montré qu’elle avait du caractère, qu’elle savait faire malgré tout, c’est de la politique. ça va être difficile de le déplacer. »
Même avec un score décevant ce dimanche, Emmanuel Macron serait face à un véritable dilemme qui se posait déjà à lui il y a quelques semaines : à part Elisabeth Borne, qui pourrait venir redonner un second souffle à la majorité. En plus de reconnaître en quelque sorte une erreur de casting, les noms auront tellement défilé après la présidentielle et les tergiversations auront été si nombreuses, que relancer la machine du remaniement après les législatives s’avérerait très risqué pour la crédibilité de le chef de l’état.
En cas de victoire finalement, la question serait réglée plus rapidement. Emmanuel Macron pourrait encore être contraint de remanier le gouvernement mis en place mi-mai, si certains des 15 ministres candidats venaient à subir une défaite ce dimanche. Pour le reste, le gouvernement resterait stable.
GrP1