Contraint à l’exode, le Dynamo Kyiv trace sa route
Jean-François Pérès, édité par Romain Rouillard
modifié en
20h02, 06 octobre 2022
Lorsqu’il s’agit de défier Rennes en Ligue Europa, le Dynamo Kyiv traverse une saison particulièrement difficile en raison du conflit qui ravage l’Ukraine. Le club le plus titré du pays a vu son quotidien complètement chamboulé et doit désormais avaler les kilomètres pour pouvoir participer aux différentes compétitions.
Le long parcours du Dynamo Kyiv l’amène ce jeudi soir à Rennes pour défier le club tricolore en Ligue Europa. Ce club de football ukrainien traverse des moments difficiles en raison du conflit initié par Vladimir Poutine et ne peut logiquement pas disputer ses matches à domicile. Contraint à l’exil, le club le plus prestigieux d’Ukraine, vainqueur de deux Coupes d’Europe dans les années 1970, a vu son quotidien changer.
Les bombardements sur l’Ukraine, l’arrêt du championnat et le départ de nombreux joueurs étrangers, le club a appris à gérer avec les moyens du bord. Malgré la fermeture de l’espace aérien national, l’équipe s’est délocalisée près de la frontière polonaise et avale chaque semaine des dizaines d’heures de car pour rejoindre les aéroports et stades voisins.
« Se concentrer sur le jeu n’est pas facile »
A sa tête, un entraîneur exceptionnel, le Roumain Mircea Lucescu, véritable légende en Europe de l’Est qui, malgré ses 77 ans, ne voulait pas lâcher ses joueurs. « Il faut vivre ces situations avec enthousiasme, avec la confiance qu’il faut transmettre aux joueurs. Ils sont dans une situation qui n’est pas idéale pour pouvoir jouer au football. Les familles sont éparpillées dans le monde et se concentrer sur le match est pas facile, mais le comportement de mes joueurs est extraordinaire. Le football ne doit jamais s’arrêter », a-t-il expliqué dans un français parfait.
Ce soir, Lucescu et le Dynamo kyiv tenteront d’inverser le cours d’une saison fatalement difficile avec déjà deux défaites en deux matches dans cette Ligue Europa, mais le club continue d’arborer fièrement les couleurs de l’Ukraine. Une forme de victoire permanente.
europe1
