Comment la situation à Lampedusa ravive les désaccords entre l’exécutif et la droite sur l’immigration

Alexandre Chauveau / Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
La crise migratoire à laquelle l’Europe est confrontée, après l’arrivée massive de migrants à Lampedusa, survient quelques semaines avant la présentation du projet de loi sur l’immigration. Et complique encore davantage les relations entre la majorité et les Républicains dont les votes seront pourtant indispensables pour voter le texte.
Pour l’exécutif, c’est une équation de plus en plus difficile à résoudre. L’arrivée massive de migrants sur l’île italienne de Lampedusa trouve un écho particulier en France, où l’exécutif présentera cet automne son projet de loi sur l’immigration, mais renforce aussi la droite dans son hostilité à l’accueil de nouveaux migrants. Les voix des Républicains seront cependant indispensables pour voter le texte et ainsi éviter un éventuel recours au 49.3.
Ces derniers sont par ailleurs toujours opposés à la création d’un titre de séjour pour les professions en pénurie et pourraient ainsi accroître la pression sur l’exécutif pour qu’il retire cette mesure à laquelle l’aile gauche de la majorité reste très attachée.
Contacts inexistants
Notamment Sacha Houlié, le président Renaissance de la Commission des lois, auteur la semaine dernière d’une tribune signée par une trentaine de députés de gauche favorables à cette proposition. De son côté, Élisabeth Borne a chargé Gérald Darmanin de trouver une majorité sur le texte. Or, selon le chef des Républicains, Éric Ciotti, les contacts entre la droite et le gouvernement sont inexistants depuis plusieurs semaines.
D’où l’incertitude qui règne quant à l’avenir de ce projet de loi. Début août, Emmanuel Macron n’avait pas exclu la possibilité de recourir au 49.3 pour faire adopter le texte. Le chef de l’Etat s’exposerait alors à une potentielle motion de censure déposée par Les Républicains ou le Rassemblement national.
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