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Nouvelles locales

Charles III, un monarque très politique à Paris

Les monarques se méfient des révolutions et des coupe-têtes. Charles III et les autorités françaises ont donc préféré reporter de quelques mois la visite d’État du souverain britannique en France, initialement prévue en mars. Ce mercredi, accompagné de son épouse Camilla, il entame un voyage de trois jours dans un climat apaisé, après une relation bilatérale mise à mal par l’ancien Premier ministre Boris Johnson.

Charles le Bizarre

Pour Aris Roussinos, journaliste du média en ligne britannique Supprimer le troupeauCharles incarne « un roi excentrique qui, depuis son couronnement, a laissé transparaître son originalitéLa Grande-Bretagne a besoin du roi Charles le Bizarre ». Ancien journaliste et auteur d’un livre consacré au roi, Michel Faure le compare à « un grand enfant qui cultive sa part de mystère ».

Avec ses costumes d’une élégance un peu vieillotte mais ô combien british, elle se démarque des autres monarchies européennes à tout faire. LE « mal-aimé » de la famille royale, élevé dans l’ombre d’une mère dévouée à son rôle de reine, s’est installé dans son rôle de roi depuis un an, tel un homme sage, conscient des enjeux du monde, et donc respecté.

Les résultats sont là : un an après son accession au trône, selon un sondage YouGov, 60 % des Britanniques estiment que le roi fait du bon travail. Et 62 % restent favorables au maintien de la monarchie britannique. Ce qui n’était pas gagné.

A l’Élysée, pas de tabou

Par petites touches, il laisse la marque d’un souverain sensible aux réalités économiques et sociales de son pays mais aussi internationales et environnementales. Dans un Royaume-Uni plongé dans une crise économique qui touche en priorité les plus vulnérables, il a adressé un message à Noël, évoquant le NHS (le système public de santé) et la crise du coût de la vie, « assez radical »analyse le professeur Anna Whitelock, spécialiste de l’histoire moderne de la monarchie à la City, Université de Londres.

Le 8 février, alors que son pays est le principal soutien de l’Ukraine en Europe, il a reçu son président, Volodymyr Zelensky, à Buckingham. Deux semaines plus tard, dans un pays qui a rompu ses liens avec l’Union européenne, il serre la main de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, invitée à prendre le thé dans son château, provoquant une vive polémique autour de l’ingérence de la monarchie dans les affaires internationales.

Depuis la tribune du Bundestag, le 30 mars, son discours compatissant et politique sur l’Ukraine a été largement applaudi. Pour certains observateurs outre-Manche, cela dépasse les limites en matière politique fixées au monarque. Mais rien ne semble l’arrêter tant que ses intérêts convergent avec ceux de son pays.

En France, affirme l’Élysée, aucun sujet ne sera tabou avec au menu de son entretien avec Emmanuel Macron l’Ukraine, le Sahel, la question migratoire, l’intelligence artificielle. Et bien sûr, la biodiversité et le climat, sujets de prédilection du souverain.

New Grb1

Photo de Gérard Truchon

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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