« C’est un niveau de protection, une reconnaissance, un symbole », selon le président de l’Inrap

Le président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives, Dominique Garcia, se réjouit de l’inscription de la Maison Carrée de Nîmes au patrimoine mondial de l’UNESCO.
« C’est un niveau de protection, c’est une reconnaissance, un symbole. Cela ne fera que le rendre mieux reconnu dans le monde entier. », a réagi mardi 19 septembre sur franceinfo Dominique Garcia, présidente de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), après l’inscription de la Maison Carrée de Nîmes au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce monument « a toujours été utilisé ». Il était « d’abord temple, au Moyen Âge, il devient l’équivalent d’une mairie, d’une maison consulaire, puis d’une église. Plus tard, il devient un musée ». La Maison Carrée « n’a pas été fixé, ce qui a permis aux personnes qui en étaient responsables, sur les différentes périodes » pour le porter « attention » et certaines « restaurer ».
franceinfo : Qu’est-ce qui fait de ce monument un joyau ?
Dominique Garcia : La Maison Carrée est un temple romain. Le temple le mieux conservé du monde romain avec le Panthéon de Rome. Il est en pleine élévation. On le voit aujourd’hui, il marque le territoire. La construction a commencé vers 10 avant JC et s’est terminée vers 4 après JC. C’est Auguste qui le voulut et le dédia à ses petits-fils. C’est une marque de romanité, un symbole de la paix romaine dans ce paysage gaulois romanisé. Une paix négociée mais qui vaut l’installation durable des Romains. C’est un monument qui a traversé l’histoire. C’est ce qui le rend unique. Il y avait d’autres temples, mais celui-ci est parfaitement conservé et encore visible dans le paysage.
Par quelle magie a-t-elle pu voyager dans le temps ?
C’est un paradoxe, mais c’est peut-être parce que le monument a toujours été utilisé. Au départ c’était un temple, au Moyen Âge, il devint l’équivalent d’une mairie, d’une maison consulaire, puis d’une église. Plus tard, c’est devenu un musée. Comme il était toujours utilisé et n’était pas gelé, cela a permis aux personnes, au fil des différentes périodes, qui ont eu la charge de ce monument, d’y prêter attention et de le restaurer. C’est un monument contextualisé. Ce n’est pas un objet fossilisé. C’est un monument dont on peut raconter l’histoire, dont le quartier se raconte quand on visite le musée de la Romanité. Un monument dont il est aisé de s’approprier tant la forme que l’histoire.
Qu’est-ce que cela change d’être inscrit au patrimoine mondial ?
C’est un niveau de protection, c’est une reconnaissance, un symbole. Cela ne fera que le rendre plus reconnu dans le monde entier. C’est aussi une reconnaissance pour la ville de Nîmes car c’est elle qui a porté ce dossier. À l’avenir, les touristes et les personnes intéressées viendront sans doute voir ce monument de renommée mondiale.
Faut-il le protéger du monde, des touristes qui afflueront encore plus nombreux avec cette reconnaissance ?
Concernant ce monument, sa fragilité est relative, il a été restauré depuis 2 000 ans et chéri par les populations depuis sa fondation. Il n’y a pas de danger majeur, bien au contraire, c’est une manière de montrer que le patrimoine n’est pas quelque chose qui pèse, mais qui peut être fort d’un point de vue identitaire et important d’un point de vue économique. Réaliser le patrimoine comme quelque chose de vivant et de rentable est peut-être la meilleure garantie de sa transmission aux générations futures.
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