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Politique

« Bouclier tarifaire », baisses d’impôts, postes supplémentaires… Ce que contient le projet de loi de finances 2023

Sur le budget comme ailleurs, le gouvernement affectionne « à la fois ». Les ministres de l’Economie, Bruno Le Maire, et des Comptes publics, Gabriel Attal, ont présenté, lundi 26 septembre, en Conseil des ministres et à la presse, le premier budget du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. Avec, comme ambition : «protéger les françaissans rien céder au « responsabilité » budgétaire. Et ce, dans un contexte d’incertitudes budgétaires, liées à la guerre en Ukraine, mais aussi politiques, puisque l’exécutif n’a plus la majorité absolue au Parlement. Franceinfo résume les principaux points de ce texte qui sera étudié dans les prochaines semaines.

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Beaucoup de ministères gagnants, peu de perdants

Les dépenses de l’Etat devraient diminuer de 9,6 milliards d’euros pour atteindre 480,3 milliards d’euros en 2023, passant ainsi de 57,6% du PIB en 2022 à 56,6% du PIB. Néanmoins, la plupart des ministères ne supportent pas le poids de cet effort budgétaire. Plusieurs d’entre eux ont même vu leurs budgets fortement augmentés : Défense (3 milliards d’euros supplémentaires), Education (3,7 milliards d’euros), Santé (2,1 milliards d’euros) ou Justice (700 millions d’euros). euros).

Une manne qui finance notamment plus de 10.700 postes de fonctionnaires supplémentaires pour l’Etat et ses opérateurs : 1.500 pour le ministère des Armées, 2.000 pour celui de l’Education nationale (notamment les accompagnateurs d’élèves en situation de handicap, mais pas d’enseignants), 3.000 pour le ministère de l’Intérieur ou 2 500 pour celui de la Justice. L’enveloppe supplémentaire sert aussi aux augmentations de salaire déjà annoncées, comme celle des enseignants ou des magistrats judiciaires, ou encore pour l’équipement des armées.

Du côté des perdants,Les crédits alloués à l’Ecologie les diminuent de 3,4 milliards d’euros par rapport à 2022. En cause : l’intégration, dans ces comptes, de la décote sur les carburants, assure Bercy, qui se défend de tout manque d’ambition. Le budget du dispositif MaPrimeRénov’ est effectivement renfloué de 2,5 milliards d’euros, un nouveau plan vélo est doté de 250 millions d’euros et le fonds vert annoncé par Elisabeth Borne, pour accélérer la transition énergétique dans les territoires, de 1,5 milliard d’euros. Enfin, la France cessera fin 2022 d’accorder des garanties à l’exportation pour les nouveaux projets d’exploitation d’énergies fossiles, conformément aux demandes des ONG environnementales. En revanche, le bonus voiture pour l’achat d’un véhicule électrique passera de 6 000 euros à 5 000 euros, alors que Bruno Le Maire veut « ouvrir la réflexion sur le fait de réserver la prime soit à des véhicules produits sur le territoire européen, soit produits ailleurs, mais rigoureusement conformes aux normes environnementales qui sont les nôtres ». Bruno Le Maire reconnaît néanmoins que le gouvernement aurait « pourrait certainement faire plus » pour « la transition écologique »le budget 2023 penchant « encore un peu trop en faveur des énergies fossiles » en raison du « bouclier tarifaire ». Parmi les perdants, il faut aussi compter l’Agriculture, qui voit son budget baisser de 500 millions d’euros par rapport à la loi de finances 2022, mais aussi les Vétérans (200 millions d’euros).

Un soutien important contre l’inflation

Malgré la fin du « quoi qu’il en coûte », martelé par Bruno Le Maire, le soutien de l’État aux ménages, aux entreprises et aux collectivités restera important, face à l’inflation que le ministre de l’Économie compte voir redescendre à « 4% en 2023 ».

Le maintien du « bouclier tarifaire », dont le coût est estimé à 45 milliards d’euros, permettra de limiter la hausse des prix du gaz et de l’électricité, pour les particuliers, à 15%. Aides aux ménages se chauffant au fioul, qui doivent être détaillées « dans les prochains jours »seront payés « avant l’hiver » et « prendra la forme d’un chèque qui ressemblera au chèque énergie »une valeur de « 100 ou 200 euros »selon Bercy. Les particuliers bénéficieront également du relèvement du niveau de l’inflation dans le barème de l’impôt sur le revenu, un coût de 6,2 milliards d’euros pour l’Etat, afin d’éviter que les Français les plus démunis n’entrent dans le champ de l’impôt sur le revenu en raison des hausses de salaires liées à l’inflation. .

Bruno Le Maire a également promis aux entreprises de ne pas « laisser tomber ». Les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à deux millions d’euros et qui comptent moins de 10 salariés pourront continuer à bénéficier du tarif réglementé de l’énergie. Pour les autres, des aides allant jusqu’à deux millions d’euros seront possibles à partir du 3 octobre, et rétroactivement, en cas de baisse des bénéfices pendant un mois et si les factures d’énergie représentent au moins 3 % du chiffre d’affaires pour 2021. Enfin, pour l’énergie -entreprises intensives, Bruno Le Maire a annoncé que le nouveau cadre européen, qui simplifie les règles en vigueur, serait décidé en octobre. Il prévoit également de rencontrer des fournisseurs d’énergie «dans les jours à venir » pour leur demander « un effort de transparence et de prix » aux entreprises clientes.

Par ailleurs, les entreprises pourront aussi profiter de la suppression de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), annoncée début juillet par Elisabeth Borne, qui coûtera 8 milliards d’euros à l’Etat. En retour, Bruno Le Maire a souhaité lundi que « les grandes entreprises industrielles poursuivent le mouvement de délocalisation en France »ciblant notamment les secteurs automobile, aéronautique et pharmaceutique.

Enfin, l’aide financière de l’État aux collectivités locales augmentera de 1,1 milliard d’euros en 2023, notamment grâce au « filet de sécurité » de 550 millions d’euros voté dans la loi de finances rectificative de cet été, qui devrait permettre de aider les collectivités locales à absorber l’augmentation des coûts liés à l’inflation.

Un budget « à l’euro près »

Afin de financer ces dépenses massives, le projet de budget prévoit également quelques économies. L’Etat va notamment pouvoir souffler grâce à la fin du plan d’urgence lié au Covid-19, et à la réduction du plan de relance (4,4 milliards d’euros prévus en 2023, contre 13 milliards en 2022). Elle entend également renforcer la lutte contre la fraude à la TVA et la fraude sociale des entreprises. D’autres propositions suivront sous forme d’amendements au texte, une « task force » de députés de la majorité ayant été constituée au début de l’été afin de trouver les moyens de réduire le budget.

Insistant sur la « responsabilité » du projet du gouvernement, Bruno Le Maire et Gabriel Attal ont rappelé que le budget serait également financé par la prévision de croissance positive du gouvernement (révisée à 1 %, soit plus que les 0,8 % de la Banque de France et 0,6 % de l’OCDE) comme ainsi que les réformes de l’assurance-chômage et des retraites. « Notre seule marge de manœuvre, c’est travailler, travailler encore, travailler toujours. Nous devons augmenter le volume de travail de la nation française pour garantir notre prospérité », a ainsi lancé le ministre de l’Economie. Afin de soulager le portefeuille, d’autres promesses ont été revues à la baisse : face au coût de la mesure, la suppression de la CVAE se fera sur deux ans, et non plus un, tandis que la baisse des droits de succession a été reportée. Enfin, l’Etat pourra compter sur la manne financière que représente la contribution des entreprises d’énergies renouvelables, qui devrait rapporter 19 milliards d’euros cette année.

« La France est proche de l’euro »a prévenu Bruno Le Maire, assurant l’opposition « qu’aucune nouvelle dépense qui ne soit financée » ne sera pas acceptée lors de l’examen du texte au Parlement. « Oui, il y a encore un chemin étroit pour une adoption sans 49-3 »a-t-il assuré, tandis que Gabriel Attal a demandé à l’opposition d’abandonner le « symbole politique » qui consisterait à voter contre le budget, par principe. Bruno le Maire a néanmoins écarté toute accusation de laxisme budgétaire, rappelant que l’objectif de déficit de 5% du PIB avait été atteint.



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