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Nouvelles locales

Au Liban, une prise d’otages comme symbole de la crise

Bassam Al Sheikh Hussein ne voulait qu’une chose, retirer son argent pour payer les frais médicaux de son père hospitalisé. Une demande refusée par la Banque fédérale du Liban, qui plafonne les retraits des particuliers depuis le début de la crise économique qui frappe durement le pays.

Armé d’un fusil et d’un bidon d’essence, l’homme a menacé de s’immoler par le feu et « tuer tout le monde » si la banque lui refusait l’accès à son épargne de plus de 200 000 dollars (194 630 €). Après six heures de négociations avec les autorités, il s’est finalement rendu pacifiquement à la police. Selon la presse locale, il aurait tout de même réussi à passer un accord avec la banque pour le déblocage d’une partie de son argent.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel événement se produit au Liban. En janvier 2022, un homme, qui voulait aussi accéder à ses économies, a pris en otage plusieurs employés de banque et clients. Lui aussi avait gagné son procès.

« Bassam nous représente tous »

Bassam Al Sheikh Hussein ne manquait pas de partisans lorsqu’il a quitté la Banque fédérale. L’homme a été acclamé par une foule de Libanais, rassemblés devant les portes de la banque située dans le quartier très commerçant de Hamra, à Beyrouth.

Sur les réseaux sociaux, l’homme est devenu un héros et aussi le symbole du désespoir de toute une population, contrainte de vivre dans un pays gangrené par la corruption, l’hyperinflation et de subir catastrophe sur catastrophe. Après l’explosion dans le port de Beyrouth le 4 août 2020, ce sont les silos à grains du port qui ont commencé à s’effondrer il y a quelques jours.

« Bassam représente nous tous qui avons de l’argent détenu illégalement dans une banque, inaccessible même dans des situations de vie ou de mort »écrit un utilisateur sur Twitter.

Plusieurs rassemblements de soutien à Bassam Al Sheikh Hussein sont attendus dans la journée. Ce vendredi 12 août, United for Lebanon, une alliance d’avocats anti-corruption, a organisé un sit-in devant le siège des services secrets libanais où il est détenu pour interrogatoire. Et ses proches ont bloqué vendredi une route à Ouzai, une banlieue sud-ouest de Beyrouth, pour protester contre son arrestation.

Fonds contrôlés par les banques

La crise du système bancaire est souvent source de grandes tensions au Liban. Depuis l’effondrement de l’économie libanaise en 2019, les banques nationales contrôlent et restreignent l’accès aux comptes bancaires personnels des clients, provoquant une grande tension au sein de la population.

Bassam Al Sheikh Hussein a reçu un virement mensuel plafonné par la banque à 400 dollars (390 €) largement insuffisant pour subvenir aux besoins d’une famille. Ce type de procédure se banalise pour les banques libanaises qui souhaitent contrôler les flux de devises étrangères en temps de crise. Alors que les restrictions de ce type sont monnaie courante au Liban, elles sont souvent appliquées officieusement par les banques en faillite du pays.

Les premières victimes de cette situation sont les citoyens libanais, qui voient leur épargne perdre progressivement de la valeur avec les pics inflationnistes et les dévaluations de la livre. Il a perdu plus de 90 % de sa valeur depuis le début de la crise.



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