album photo Eden rock | Humanité

Décédé en 2008, Alain Dister est un emblème de la critique rock française. Le co-fondateur du magazine Rock & Folk, qui a travaillé dans de nombreux livres et magazines, était aussi un photographe saisissant, marchant sans surplomber son objectif là où il pressentait le nouveau, l’intrigant, le dérangeant. Un pionnier. Arrivé à New York en 1966, il part pour Kerouac rejoindre San Francisco, épicentre de la contre-culture hippie, accompagné de son appareil photo Canon. Le Français s’est rapidement intégré à la vie associative des hippies et a pris quelques clichés emblématiques du « flower power » américain. Au cœur de cette effervescence, il immortalise le temps d’un concert ou d’une rencontre avec les Beach Boys, Frank Zappa, Janis Joplin, les Grateful Dead, Jimi Hendrix et une foule d’inconnus qui témoignent de l’esprit festif et révolutionnaire de ces années ardentes. : « Le Christ ou le communisme » comme il est écrit sur la photographie qui illustre l’ouvrage. Pendant trois ans, il a navigué d’un océan à l’autre, allant et venant de New York à San Francisco, parcourant les grands espaces, avant de revenir au pays auréolé d’illustres amitiés nouées là-bas. Dans les années 1970 et 1980, il continue de dresser le portrait d’une faune d’artistes et d’anonymes qui hante les clubs de la pègre. C’est l’Amérique des humbles, des échecs brillants, des rêveurs impénitents que ce témoin du siècle aura mis dans la boîte avec dévotion. Une des plus belles façons d’appréhender ce pays insaisissable de contrastes. CG
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